7 Représenter des données et les mettre en page
Parce-qu’un logiciel SIG peut AUSSI servir à faire des cartes :
- cartes en symboles proportionnels
- cartes choroplèthes
- cartes en semis de points
- mise en page de cartes
Les logiciels SIG sont avant tout des logiciels gestion, de traitement et d’analyse des données géographiques. Ils permettent également la représentation des données sous différentes formes, et la mise en page de cartes, mais présentent quelques limitations dans ces domaines.
Les règles de sémiologie graphique ne seront pas ou peu abordées ici, nous verrons avant tout l’aspect « technique » sous QGIS.
Pour en savoir plus sur la cartographie et les règles de sémiologie graphique :
- Manuel de cartographie de Nicolas Lambert et Christine Zanin, aux éditions Armand Colin (2016)
- Pratiques de la cartographie d’Anne Le Fur, aux éditions Armand Colin (2015)
Données utilisées (pas la peine de les télécharger !)
- COMMUNE_NORMANDIE.gpkg : données IGN Admin Express
- DEPARTEMENT.gpkg : données IGN Admin Express
7.1 Analyse thématique
Il existe de nombreuses manières de représenter les données, nous en verrons seulement quelques unes ici. A partir d’une couche de communes et leur population, nous allons voir 3 manières de visualiser cette population :
- avec des cercles proportionnels
- avec une carte choroplèthe (en aplat de couleurs)
- en semis de points
Créez un nouveau projet QGIS, ajoutez la couche COMMUNE_NORMANDIE.gpkg située dans 7_representation/donnees.
7.1.1 Représenter des quantités ou des effectifs : carte en symboles proportionnels
Les cartes en symbole proportionnels permettent la représentation de quantités ou d’effectifs par des symboles, généralement des cercles. La surface des symboles sera proportionnelle à la quantité ou l’effectif.
Dans QGIS, la visualisation de données sous forme de cercles proportionnels est un peu plus simple en utilisant une couche de points. A partir de la couche de communes, nous allons créer les centroïdes (barycentres) des communes.
Boîte à outils > Géométrie vectorielle > Centroïdes :
- couche source : couche de communes
- Centroïdes : au choix, sauvegardez la couche ou créez une couche temporaire
La couche de centroïdes est ajoutée à QGIS : un point a été créé par commune.
Rendez-vous dans les propriétés de la couche de centroïdes > rubrique Symbologie > bouton à droite de Taille > Assistant…
- Choisissez le champ : POPULATION
- Cliquez sur le bouton Actualiser pour lire automatiquement les valeurs minimum et maximum de population
- Méthode de calcul : Surface
Vous pouvez jouer sur les différents paramètre pour obtenir une visualisation correcte de la population à l’échelle d’un département ou d’une région (à l’échelle du pays, cela nécessiterait d’agréger les cercles entre eux pour un meilleur rendu). Vous avez à votre disposition la couche DEPARTEMENT dans le dossier 7_representation/donnees.
Il est également possible de sauter l’étape de création de la couche de centroïdes et d’utiliser le type de symbole Remplissage de centroïde pour la couche de communes.
Comme vous l’avez peut-être remarqué, QGIS affiche les cercles dans l’ordre de la table ; il peut donc arriver que de petits cercles soient masqués par de plus gros cercles. Pour corriger cela :
Dans les propriétés de la couche, rubrique Symbologie > Rendu de couche (tout en bas), cochez la case Contrôle de l’ordre de rendu des entités, cliquez sur le bouton à droite, et choisissez le champ population et l’ordre descendant.
7.1.2 Représenter des variables relatives à des surfaces : cartes choroplèthes
Une carte choroplèthe est une carte en aplats de couleurs. Les régions sont colorées selon une mesure statistique telle que la densité de population ou le revenu par habitant. Ce type de carte ne peut donc être utilisé pour représenter des quantités ou des effectifs. Les variables continues doivent être discrétisées pour produire des classes.
La première étape consistera pour nous à créer un champ densité de population, rempli en fonction de la population et la surface.
Ouvrez la table attributaire de la couche de communes, passez en mode édition et ouvrez la calculatrice de champ.
A partir du champ POPULATION et de la surface, calculez dans un nouveau champ nommé densite de type décimal la densité de population en nombre d’habitants par km2 (cf. plus haut).
Quittez le mode édition.
Pour faire varier la couleur des communes en fonction de la densité : propriétés de la couche COMMUNE > rubrique Symbologie :
Sélectionnez le style Gradué en fonction de la colonne densite. Choisissez un nombre de classes et une méthode de discrétisation. Cliquez éventuellement sur Classer et appliquez les changements.
Pour un meilleur rendu, vous pouvez supprimer les bordures des communes en cliquant sur Modifier… à droite de Symbole puis sur Remplissage simple > Style de trait > Pas de ligne.
Pour voir l’effectif de chaque classe, clic droit sur le nom de la couche > Montrer le décompte des entités.
Testez différents modes de discrétisation et nombres de classes. Notez qu’on peut aussi visualiser l’histogramme de fréquence (2ème onglet) et y définir les bornes de classes.
On peut aussi sauter l’étape consistant à créer le champ densité, et cliquer sur le bouton Expression à droite de Valeur dans le mode gradué.
Pour en savoir plus sur les méthodes de discrétisations en cartographie, vous pouvez vous référer au cours de Laurent Jégou (UMR LISST).
7.1.3 Représenter des quantités ou des effectifs : cartes en semis de points
Une carte en semis de points permet, à partir d’un maillage surfacique, de représenter des quantités ou effectifs par des points placés aléatoirement au sein de chaque polygone. Le nombre de ces points est proportionnel à la quantité ou l’effectif lié au polygone.
Nous allons créer ces points aléatoires en fonction du champ POPULATION. Pour ne pas générer trop de points, nous allons créer un point pour 100 habitants. Il faudra donc diviser la population par 100, et arrondir le résultat pour obtenir un nombre entier.
Pour créer les points aléatoires, utilisez l’outil Points aléatoires à l’intérieur des polygones de la boîte à outils.
- Couche en entrée : COMMUNE_NORMANDIE
- Stratégie d’échantillonnage : Nombre de points
- Expression : cliquez sur le bouton à droite et choisissez Éditer… pour définir une expression. Sélectionnez le champ POPULATION et divisez le par 100. Utilisez la fonction round de la rubrique Math pour arrondir le tout :
round("POPULATION"/100)
- Fichier de sortie : créer une couche temporaire ou sauvegardez-la, au choix
Exécuter, patientez, l’opération peut être un peu longue… et fermez la fenêtre une fois terminé.
Ajustez le style de la couche en diminuant la taille des points.
7.2 Mise en page de cartes
Une fois vos données représentées de manière satisfaisante, il peut être utile d’en faire une carte. Cette partie n’a pas pour but d’expliquer les bonnes et mauvaises pratiques en matière de cartographie, mais se bornera à décrire quelques fonctionnalités du mode mise en page de QGIS.
L’exercice consistera ici à mettre en page une carte de la densité de population par communes (carte choroplèthe) en Normandie.
7.2.1 Préparation de la mise en page
Commencez par ajouter toutes les couches dont vous avez besoin, et supprimez toutes les couches inutiles.
Choisissez le style de chacune des couches.
N’oubliez pas également de choisir un SCR adapté pour votre projet (projeté si vous souhaitez créer une échelle en mètres par exemple) (cf. géodésie > modifier le SCR du projet).
7.2.2 Mise en page
Menu Projet > Nouvelle mise en page… Tapez un titre, par exemple densité communes.
Le principe du mode mise en page est simple : l’onglet Mise en page permet de fixer les paramètres de la page, et l’onglet Propriétés de l’objet les paramètres de l’objet actuellement sélectionné.
La première étape consiste à déterminer les dimensions de la page. S’il s’agit d’une figure destinée à être intégrée dans un rapport, vous pouvez très bien choisir une taille personnalisée, par exemple 15 x 15 cm.
Clic droit sur la page blanche > Propriétés de la page.
Choisissez Personnalisation au lieu de A4. Fixez ensuite la largeur et la hauteur à 150 mm.
Pour zoomer sur la page : menu Vue > Zoom sur l’emprise totale ou clic sur l’icône correspondante
Cliquez ensuite sur l’icône Ajouter une nouvelle carte (ou menu Mise en page > Ajouter une carte).
Dessinez un rectangle n’importe où sur la page, de la taille que vous voulez. Puis rendez-vous dans l’onglet Propriétés de l’objet, rubrique Position et taille, et fixez X et Y à 0 et la largeur et hauteur à 150 mm pour que la carte coïncide avec la page.
Pour centrer la carte : cliquez sur l’icône Déplacer le contenu de l’objet et faites glisser le contenu de la carte.
Pour zoomer et dézoomer : vous pouvez utiliser la molette de la souris après avoir sélectionné l’outil Déplacer le contenu de l’objet, ou modifiez l’échelle dans les propriétés de la carte :
La carte est liée à QGIS : si vous modifiez le style d’une couche dans QGIS, il sera également modifié dans la carte du composeur.
Pour ajouter une légende : icône Ajouter une nouvelle légende, puis cliquez n’importe où sur la carte.
Vous pouvez modifier les paramètres de la légende dans l’onglet Propriétés de l’objet, si elle est sélectionnée.
Pour sélectionner un objet : outil Sélectionner/Déplacer un objet.
Pour ajouter du texte, par exemple un titre, les sources, l’auteur… : outil Ajouter une étiquette.
Pour ajouter une échelle : outil Ajouter une échelle graphique, puis ajustez ses paramètres.
La mise en page est sauvegardée dans le projet. Pour sauvegarder votre mise en page, il faut donc sauvegardez votre projet : dans la fenêtre de QGIS, menu Projet > Enregistrer sous…, sauvegardez-le dans le dossier 7_representation/projets.
Plusieurs mises en page peuvent être sauvegardées dans un même projet. Pour gérer plusieurs mises en page : menu Projet > Gestionnaire de composeurs.
Pour exporter votre mise en page au format image : à partir du composeur, menu Mise en page > Exporter au format image… De nombreux formats sont disponibles : PNG, JPEG, TIFF, EPS…
Pour pouvoir retoucher votre carte dans un logiciel de dessin vectoriel type Inkscape ou Adobe Illustrator : menu Mise en page > Exporter au format SVG…
L’export au format SVG peut poser quelques problèmes, en particulier pour gérer la transparence. L’export au format PDF peut parfois être plus pratique pour ensuite retoucher la carte dans un logiciel de dessin.
La mise en page présente beaucoup de possibilités dans QGIS, ici on ne voit que les bases ! A vous de fouiller ;-)