3 Créer des données

Ici on part de zéro ou presque pour :

  • créer des couches vides, au format shapefile et GeoPackage
  • y numériser des points, lignes et polygones
  • et modifier à la main les valeurs de la table attributaire

Partir de rien est parfois une bonne méthode pour bien comprendre quelque chose. Dans cette troisième partie, vous allez créer vous-même vos couches de données où vous dessinerez des points, lignes et polygones et mettrez à jour les données attributaires. On parle pour cette opération de numérisation ou de vectorisation.

L’exercice consistera à numériser des arbres, routes et bâtiments de votre campus, à partir des images Google Maps. Mais vous pouvez aussi travailler sur vos propres données pour numériser tout autre chose !

Données utilisées (pas la peine de les télécharger !)

3.1 Préparer le travail : ajout de donnée de référence

La première étape consiste à ajouter les données à partir desquelles se fera la numérisation. Ici, il s’agira du fonds Google Maps et d’une couche de départements.

3.1.1 Ajout de la couche de départements

Icône Nouveau projet Créez un nouveau projet.

Ajoutez la couche DEPARTEMENT.gpkg située dans 3_numerisation/donnees. Zoomez sur la zone de votre choix.

3.1.2 Ajout du fonds Google Maps

Cette étape nécessite une connexion internet !

L’ajout de fonds de carte type OpenStreetMap ou Google Maps est possible via l’extension QuickMapServices, mais aussi directement depuis QGIS, et c’est cette dernière solution que nous allons voir ici.

Rendez-vous dans le panneau Explorateur de QGIS. Si vous ne voyez pas ce panneau, activez-le via le menu Vue > Panneaux > Explorateur.

Dans ce panneau Explorateur, allez dans la rubrique XYZ Tiles : un fonds s’y trouve par défaut : OpenStreetMap.

panneau explorateur avec la rubrique XYZ Tiles
panneau explorateur avec la rubrique XYZ Tiles

Beaucoup d’autres fonds sont disponibles de la même manière, mais il faut d’abord créer les connexions correspondantes.

Cette manipulation ne devra être effectuée qu’une seule fois, les fonds seront ensuite accessibles dans le panneau explorateur de la même manière que le fonds OpenStreetMap proposé par défaut.

Dans QGIS, panneau explorateur, clic-droit sur XYZ Tiles > Nouvelle connexion…

Fenêtre de connexion XYZ
Fenêtre de connexion XYZ

Laissez les valeurs par défaut pour les autres paramètres, cliquez sur OK.

Le fonds Google Satellite apparaît maintenant avec le fonds OpenStreetMap dans la rubrique XYZ Tiles.

Pour trouver d’autres adresses de fonds à ajouter : https://wiki.openstreetmap.org/wiki/Raster_tile_providers.

Ajustez le style de la couche de départements afin de pouvoir voir les deux couches.Par exemple, faites en sorte qu’on ne voie que les limites départementales (pas de remplissage), et que ces limites soient blanches et un peu plus épaisses.

Pour terminer, zoomez sur la zone de votre choix jusqu’à voir les bâtiments.

Une astuce pour zoomer sur une adresse : installez l’extension French Locator Filter (menu Extensions > Installer/Gérer les extensions) et vous pourrez taper une adresse dans la barre de recherche tout en bas à gauche de la fenêtre de QGIS !

3.2 Créer une couche vide

Il faut ensuite créer une couche vide au format shapefile ou geopackage.

Cette couche sera destinée à contenir des objets ponctuels, par exemple des arbres, ou ce que vous voulez !

Une couche au format GeoPackage est en fait une base de données qui permet de stocker plusieurs couches. Ici, nous allons créer une base nommée numerisation qui contiendra 3 couches arbres, routes et bâtiments par exemple.

On pourrait aussi créer 3 fichiers (= bases) GeoPackages différents, un pour chaque couche, ou bien 3 shapefiles…

Menu Couche > Créer une couche > Nouvelle couche GeoPackage…

Fenêtre de création de couche geopackage
Fenêtre de création de couche geopackage
  • Base de données : cliquez sur le bouton … et spécifiez le nom (par ex. numerisation) et l’emplacement (par ex. 3_numerisation/donnees) de la base qui sera créée
  • Nom de la table : par défaut, elle a le même nom que la base. Renommez-la par exemple arbres
  • Type de géométrie : Point
  • Système de coordonnées : la valeur par défaut est le SCR du projet, soit RGF93/Lambert 93 normalement. Si ça n’est pas le cas, sélectionnez ce SCR.
  • Cette fenêtre permet également de choisir les champs, ou colonnes, que contiendra la table attributaire. Nous laisserons ici le choix par défaut, à savoir un champ id. Il sera toujours possible d’ajouter ou supprimer des champs par la suite.

Cliquez sur OK, la nouvelle couche est ajoutée à votre projet QGIS.

3.3 Numériser des entités

3.3.1 Ajout de points

Ouvrez la table attributaire de la couche que vous venez de créer ; elle ne contient aucune ligne et un seul champ fid, qui est le champ d’identifiant automatiquement créé pour toutes les couches GeoPackage.

Par défaut, les couches sont verrouillées. Pour ajouter des éléments et donc modifier une couche, il faut passer en mode édition.

icône de l’outil d’édition Clic droit sur la couche arbres, Basculer en mode édition, ou bien cliquez sur le bouton correspondant en haut de la table attributaire.

icône d’ajout d’une entité ponctuelle Cliquez ensuite sur l’icône Ajouter une entité ponctuelle de la barre d’outils de numérisation.

Cliquez sur la carte à l’endroit où vous désirez placer un point. Laissez “génération automatique” pour l’identifiant. La ligne correspondante est ajoutée dans la table attributaire.

Ajoutez quelques points de cette manière. Quand vous avez fini, quittez le mode édition (même manipulation que pour activer ce mode) en enregistrant les modifications.

3.3.2 Ajout de lignes dans une couche GeoPackage

Nous allons procéder à la même opération, mais en créant cette fois au lieu d’une couche de type point, une couche GeoPackage de type ligne, afin de numériser les routes. Cette couche sera créée dans la base existante numerisation.

Menu Couche > Créer une couche > Nouvelle couche GeoPackage…

  • Base de données : cliquez sur les et sélectionnez la base numerisation créée précédemment
  • Nom de la table : appelez-la par exemple routes
  • Type de géométrie : ligne
  • Système de coordonnées : RGF93/Lambert93, code EPSG 2154
  • Nouveau Champ : ajoutez un champ nommé nom, de type texte et de longueur 250, qui pourra contenir le nom des rues. N’oubliez pas de cliquer sur Ajouter à la liste des champs !
  • OK : un message vous demande si vous souhaitez écraser la base ou y ajouter une nouvelle couche : choisissez ajouter une nouvelle couche

De même, passez en mode édition pour cette couche et ajoutez des routes. Cliquez pour créer des sommets, clic-droit n’importe où pour terminer.

Quand vous avez fini, quittez le mode édition en enregistrant les modifications.

Le champ fid est alors mis à jour, de 1 jusqu’au nombre d’entités que vous avez numérisé.

3.3.3 Ajout de polygones

De la même manière, créez une couche GeoPackage de polygones dans la même base numerisation. Cette base contiendra donc 3 couches :

base numerisation dans l’explorateur de fichier QGIS avec ses 3 couches
base numerisation dans l’explorateur de fichier QGIS avec ses 3 couches

Numérisez quelques bâtiments dans cette couche de polygones. Un clic-droit n’importe où permet de terminer un polygone.

Quand vous avez fini, quittez le mode édition en enregistrant les modifications.

3.3.4 Modification de géométries existantes

Il est possible de modifier des points, lignes ou polygones existants, au moyen de l’outil de nœud.

Passez en mode édition pour votre couche routes.

icône de l’outil de noeud Sélectionnez l’outil de nœud.

Pour déplacer un sommet : cliquez une fois sur un sommet existant pour le sélectionner, puis une deuxième fois pour choisir où déplacer ce sommet.

Pour supprimer un sommet : cliquez une fois sur un sommet, puis appuyez sur la touche suppr du clavier.

Pour ajouter un sommet : cliquez sur la croix au milieu d’un segment de ligne, puis à l’endroit où vous souhaitez créer un sommet.

Pour déplacer un segment : cliquez sur le segment (pas sur un sommet ni sur la croix), puis cliquez une deuxième fois là où vous souhaitez déplacer le segment.

3.3.5 Mettre à jour les données attributaires

Jusqu’ici, à chaque entité numérisée, nous avons renseigné (ou non) les données attributaires correspondantes. Il est également possible de les éditer a posteriori, dans la table.

Ouvrez la table attributaire d’une de vos couches, passez en mode édition.

Double-cliquez dans une case de la table : vous pouvez modifier la valeur de cette case (attention, le champ fid créé automatiquement pour les couches au format GPKG n’est pas modifiable).

Pour ajouter ou supprimer un champ, cliquez sur les boutons correspondant dans la barre d’outils de la table attributaire :

barre d’outils de la table attributaire
barre d’outils de la table attributaire

Quand on ajoute un champ, il faut choisir son type (nombre entier, nombre décimal, texte etc.)

Si on met à jour les données attributaires uniquement via la table attributaire, il peut être plus pratique de ne pas afficher la fenêtre permettant de renseigner ces données à chaque nouvelle entité créée. Pour cela, il faut aller dans le menu Préférences > Options > rubrique Numérisation, et cocher la case Supprimer la fenêtre de saisie des attributs lors de la création de chaque nouvelle entité.

Pour aller plus loin : il est possible d’utiliser l’accrochage pour s’aimanter sur des sommets ou des segments déjà existants. On peut aussi éviter les intersections entre polygones jointifs, et/ou faire en sorte que 2 polygones jointifs aient une frontière commune.